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  Cahier de Doléances 2

 


Cahiers de doléances de Fégréac
 Commentaires

(d'après un dossier réalisé par les AD44)

A la veille de la Révolution, Fégréac présente le calme traditionnel d'une paroisse profondément ancrée dans la ruralité, posée sur près de 4 400 hectares de landes et de prairies.

La paroisse compte alors 300 feux et ses 2 300 habitants vivent au rythme des saisons et de la terre qu'ils travaillent.

La communauté compte donc une majorité de petits laboureurs, d'où émergent cependant des paysans relativement aisés, et surtout, une nouvelle classe bourgeoise rurale qui compte bien, grâce aux cahiers de doléances, revendiquer une place de choix dans l'Etat.

Pourtant face à la domination seigneuriale, l'opposition n'atteint pas à Fégréac la virulence des paroisses environnantes.

 

Nous sommes donc le 2 avril 1789 et l'Assemblée se tient à Fégréac. La foule se presse, trop nombreuse (plus de 300 personnes) pour la sacristie, lieu tout d'abord envisagé pour délibérer et rédiger les remontrances. C'est donc la Chapelle de la Madeleine qui accueille la réunion.

Le cahier de fégréac, malgré sa brièveté, son ton modéré et un contenu peu original, a néanmoins le mérite de révéler l'influence sur la communauté paroissiale de Maître Héry, avocat et procureur fiscal du Comté de Rieux (dont Fégréac dépendait sous l'ancien régime). Celui ci influence la rédaction à double titre : il est bourgeois mais il est aussi agent seigneurial.

S'appuyant sur le modèle d'un cahier nantais, Héry propose le premier article et aide à construire la formulation des revendications relatives à l'égalité civile, l'équité de l'impôt et de la loi.

La masse paysanne présente cherche cependant à ramener le débat aux préoccupations de la vie quotidienne : les corvées et la levée de la milice, la recrudescence de la mendicité, ou les abus seigneuriaux. Certains articles (les quatre derniers et le quatorzième en particulier sont d'inspiration locale. Les paroissiens de Fégréac ont mené leur seigneur devant la justice (le procès a duré près de 60 ans) à propos des droits de pacages dans les communs.

Cependant Héry atténue les critiques à l'encontre de la fiscalité seigneurial mal vécue et rédige habilement l'article concernant la propriété des communs : A Fégréac, (et ce type d'article est rare) le cahier demande un partage entre seigneurs et paysans, c'est à dire très exactement ce que souhaitent les seigneurs.

Comme dans toutes les paroisses alentours, le clergé est totalement absent de cette rédaction. Son influence n'est cependant pas exclue. Il aura d'ailleurs un rôle très important durant toute la période révolutionnaire en la personne de son vicaire Grégoire Orain, prêtre réfractaire, qui resta dans sa paroisse, où aucun prêtre constitutionnel ne fut envoyé, et desservit même les paroisses voisines telles Avessac, St Nicolas de Redon, Plessé et Guenrouet.

Ce cahier, donc, sans atteindre une profonde originalité, garde la valeur d'un témoignage précieux sur une situation particulière. C'est d'ailleurs Héry qui est chargé, en compagnie de Grégoire Bourneuf et de Elie GUillet, de représenter la communauté paroissiale à l'Assemblée Générale de la Sénéchaussée de Nantes.


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