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  La Vallée de l'Isac

 


Extrait de l'almanach paroissial de 1938

L'Histoire de la vallée de l'Isac fait partie de l'Histoire de Fégréac.

C'est au bord de cette rivière que son venus sans doute s'installer dans un passé lointain les hommes qui, les premiers, ont voulu cultiver le sol de notre paroisse actuelle.

Il y a quelque vingt siècles, il n'y avait pas route à travers nos landes. Le meilleur moyen de circuler était encore le bateau dont le vent enflait la voile et où les aventuriers en quête d'une pâture, pouvaient loger sans peine leur famille.

L'Isac à cette époque était, comme la Vilaine, une rivière navigable et tout fait croire que c'est, portés par ses eaux, que nos ancêtres pénétrèrent sur notre sol.

Construisant leurs premiers abris et fondant leurs foyers tout au long de la vallée, ils donnèrent à leurs petits villages des noms de langue celtique qu'ils ont conservés à travers les âges.

C'est ainsi qu'en abordant notre territoire par l'Isac, on trouve ''abord le village de Trouhel. Autre fois on écrivait Trohuel, ce qui veut dire en breton "le long détour". C'est encore aujourd'hui un long détour que de passer par Trouhel...

...Plus loin, l'Isac est aujourd'hui franchi par un pont qui a donné son nom au village de Pont-Miny. Le actuel est de construction récente, mais le mot "Miny" est ancien ; il signifie en breton "Le monastère". Il n'ay a plus trace de monastère à Fégréac...

... A Trégrand, on devait avoir jadis la spécialité de récolter des graines. En effet, T'égran, en langue celtique, veut dire " le lieu des graines". Les récoltes devaient y être fructueuses...

...Le village du Thénot était parait-il un endroit tapageur où il ne fallait pas pénétrer sans quelques précautions car le mot "teno" signifie en breton "Le chahut, le potin, le risque"...*

...Quant à Coisnauté, c'est aussi un vieux nom breton qui se traduit par "le Bois du jour". C'est en effet sur les coteaux de Coisnauté, Marongle et Farinet que le jour se lève d'abord à Fégréac. On a gardé le souvenir du port où accostaient jadis à Coisnauté les beaux qui montaient et descendaient le cours de l'Isac.

A en croire les chroniqueurs, "la navigation se faisait dans l'Isac au moyen du flux et du reflux de la mer depuis son embouchoure dans la Vilaine jusqu'à Carheil en amont de Saint-Clair, avec des bateaux de 24 pieds de longeur sur 10 de largeur". Ceci dura jusque vers l'an 1600. A ce moment, les marées amenèrent une grande quantité de vase et la rivière se combla, submergeant les marais et arrêtant la navigation.

Depuis lors l'Isac ne cessa de donner de graves soucis aux habitants de Fégréac et des communes riveraines.

En 1613, on se décida à creuser la rivière. L'effet des travaux fut admirable. Les beateaux se mirent de nouveau à naviguer entre les berges de Fégréac, Sévérac, et Guenrouet. L'eau en été, se tenait quatre ou cinq pieds au-dessous des marais de Pont-miny. Tout le monde était dans l'admiration. Malheureusement, il fallait faire des hersages tous les ans dans la rivière pour empêcher les marées d'en combler le lit. "Il arriva, disent les historiens, que la négligence des propriétaires dans cet entretien remplaça en peu de temps les marais dans l'était déplorable où ils étaient avant 1613".

On recommença les mêmes travaux en 1649 et en 1681, sans beaucoup plus de résultats et pour les mêmes raisons. Cependant, l'entrepreneur en 1681 devait établir des portes de flots à l'embouchure de l'Isac pour empêcher la remontée des vases. Ces portes devaient être construire de façon "que les bateaux pussent monter et descendre et que la fermeture et l'ouverture de ces protes se fissent d'elles-mêmes aux flux et reflux de la marée". C'est ce qui a été réalisé depuis. Malheureusement, il y a 250 ans en 1681, on ne réussit pas à construire solidement les portes et elles disparurent rapidement.

Cependant les habitants de Fégréac tenaient à leurs marais. C'était la principale source de leur richesse. C'est ainsi que le Parlement de Bretagne pris des arrêts obligeant les propriétaires à entretenir l'Isac. En 1776, il ordonna même un nouveau curage de la rivière. Ainsi pendant la fin du 17ème siècle et tout le 18ème, on tira un bon parti de la vallée qui donnait du foin en abondance et permettait aux riverains de nourrir leurs animaux.

Voilà ce qu'on peut lire dans un récit : "Les enfants qui gardent les vaches dans les marais façonnent avec la vase de l'Isac des petites boules dont ils se servent pour jouer. Après les avoir bien arrondies, il les font sécher au soleil. Deux jours de chaleur suffisent pour leur donner une consistance telle qu'en les lançant avec force l'une contre l'autre, elles ne se rompent ni ne se déforment. Ils les frottent avec de l'herbe et elles prennent un poli aussi beau, aussi brillant que le stuc. Les longues journées d'été se passent en parties de boules dont les enfants ne semblent pas se lasser."

Au début du 19ème on abandonna l'entretien et la navigation sur l'Isac, le Parlement de Bretagne, plus proche des préoccupations des locaux, avait cédé ses pouvoirs au profit de la Centralisation parisienne.

Après la révolution, la seule richesse tirée de l'Isac par les riverains demeuraient la pêche à l'anguille. Les marais étaient continuellement couverts d'eau.

Cependant, Paris ne devait pas plus longtemps négliger les riverains de l'Isac, puisque, en 1806, Louis XVIII et son gouvernement décrétait la construction du Canal de Nantes à Brest.


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